L’affaire passation de marché relative à la production d’ouvrages scolaires au profit du ministère des Enseignements maternel et primaire connait un rebondissement. L’imprimerie Tundé était accusée de gagner un marché, qu’on a fini par annuler, sur la base d’attestation frauduleuse. Mais ce n’était en réalité que la partie visible de l’iceberg. Des investigations, on constate que durant la période de janvier à novembre 2015, soit presque toute une année, les services des impôts n’ont délivré aucune attestation fiscale à l’Imprimerie Tundé qui, pourtant, a toujours gagné des marchés durant cette période.
L’Imprimerie Tundé serait donc coutumier des faits. Un multirécidiviste dans la production d’attestations falsifiées pour gagner des marchés. L’affaire dite « ouvrages scolaires au ministère des Enseignements maternel et primaire » vient révéler au grand jour le degré de corruption de certains cadres qui ont toujours donné des marchés à l’Imprimerie Tundé sur la base d’attestations fiscales falsifiées.
Pourtant, à l’éclatement de l’affaire, le PDG de l’Imprimerie Tundé n’a cessé de crier au complot dans les colonnes des journaux. Mais des recherches effectuées au niveau des services compétents de la Dgid le plongent davantage. C’est le service Assiette N°1 qui enregistre dans le cahier de transmission toutes les attestations fiscales délivrées par la Dgid. Il se fait que durant la période de janvier à novembre 2015, il n’est fait mention d’aucune transmission d’attestation fiscale au profit de la société Tundé SA. Ceci a été confirmé par le service Assiette N°2 où l’agent de transmission des attestations fiscales déclare n’avoir transmis depuis le 1er janvier 2015 aucune attestation fiscale à l’Imprimerie Tundé.
Comment comprendre donc que sans attestations fiscales délivrées en bonne et due forme par les services compétents, L’imprimerie Tundé a toujours gagné des marchés, ravissant chaque fois la vedette à ses concurrents qui, eux, sont à jour vis-à-vis du fisc ? On comprend que c’est toute une chaîne de corruption alimentée par des cadres qui était mise en place pour favoriser un opérateur économique. Quand on creuse plus loin, on trouvera certainement des responsabilités au plus haut niveau. Le nouveau ministre de l’Economie et des Finances doit prendre en mains ce dossier. Un audit général de la Dgid et des services qui sont sous sa tutelle lui permettra de situer les responsabilités. Ces cadres corrompus doivent être sanctionnés avec la dernière rigueur de même que le corrupteur. Autrement, ce serait un bien mauvais départ.
M.M