La Cour d’assises en session ordinaire à Cotonou, a condamné vendredi, Ricardo Adogbazin, apprenti-vulcanisateur, à sept (07) ans de travaux forcés pour avoir avec Saïbou Houndévè, en fuite, commis un crime de viol courant mai 2013 à Houéyiho I à Cotonou, sur la mineure P. C., âgée de quinze (15) ans.
Les faits remontent au 1er mai 2013, la fille mineure P. C., apprentie couturière est allée voir un spectacle de danse toute la journée, sans l’autorisation préalable de ses parents et de son patron. A son retour, ses collègues lui ont fait part de la colère du patron, qui lui avait demandé entre temps d’aller l’attendre à l’atelier.
De peur de subir les représailles de son patron, elle a préféré prendre la clé des champs. Sur insistance de Saïbou Houndévè et de Ricardo Adogbazin qu’elle rencontra par hasard sur son chemin, elle alla passer trois (03) nuits au domicile de ces derniers qui ont profité pour lui imposer à plusieurs reprises des relations sexuelles.
Saïbou Houndévè, étant en fuite, son cas a été disjoint de celui de Ricardo Adogbazin, qui par arrêt de la chambre d’accusation n° 35/16 en date du 06 juin 2016, a été renvoyé devant la Cour de céans pour répondre des faits de viol sur mineure.
A toutes les étapes de la procédure et à la barre, Ricardo Adogbazin, âgé de 19 ans au moment des faits, de nationalité béninoise, apprenti-vulcanisateur, célibataire sans enfant, a reconnu les faits qui lui sont reprochés mais précise qu’il s’agissait bel et bien de relations sexuelles consenties.
L’audience s’est déroulée à huis-clos. La délibération a été publique.
De sources proches du dossier, le Ministère public représenté par Marc Robert Dadaglo, a requis quinze (15) de travaux forcés contre Ricardo Adogbazin. Me Adiss Salami, a déclaré que son client est en faute et demanda la clémence de la Cour.
La Cour statuant sur le sort de l’accusé Ricardo Adogbazin, a déclaré ce dernier coupable du crime de viol sur ladite fille mineure et l’a condamné à sept (07) de travaux forcés.
L’accusé en situation carcérale depuis le 21 mai 2013, y restera encore pour trois (03) ans au moins.
Se constituant partie civile, la fille victime réclame la somme de dix millions (10.000.000) de francs cfa. Le ministère public et la défense sont unanimes pour juger exorbitante la somme réclamée par la fille P.C. et souhaitent que le montant soit symbolique et raisonnable.
Niet !, s’insurge Me Victoire Elisha Agbanlin commise pour défendre les intérêts de la partie civile. Elle n’admet pas qu’on parle de somme symbolique à payer pour des préjudices moraux causés à une victime de viol.
Lorsque vint le tour de Ricardo Adogbazin de dire son mot de fin, il déclara à la Cour qu’il s’en remet à sa décision.
Tranchant le débat, la Cour condamne Ricardo Adogbazin à payer à la victime P. C. la somme de trois cents mille (300.000) francs cfa.
La Cour était composée de Malik C. Cossou (Président), des sieurs Hervé Gnansounou et Edmond Ahouansou (assesseurs) et de Me Edouard Zavonon (greffier).
abp.info