Avant d’aborder ce thème vital qu’est celui du pardon, nous voudrions d’abord que nos lecteurs retiennent avec nous la compréhension de certains mots clés, à savoir : l’offenseur, l’offensé ou la victime, l’offense ou le mal et le principe de la force de répulsion.
L’offenseur est simplement défini comme celui qui, par un mauvais acte affronte, provoque, vexe ou humilie une autre personne qui est appelée l’offensé et qui de fait est sa victime. L’offenseur peut donc être au départ un ami ou un adversaire et devenir un ennemi. Dans cette définition apparait clairement le mobile du conflit qu’est l’offense ou le mal. Or le mal est défini comme tout acte contraire aux lois universelles et aux principes divins et appelle l’irruption de la force de répulsion pour son recyclage en Bien. Mais cette force de répulsion est quoi en réalité et comment s’opère-t-elle ?
La force de répulsion
Le mal par principe, se détruit de lui-même pour le triomphe du Bien ! Car tout acte contraire aux lois divines, porte en son sein le germe de sa propre destruction. La force de répulsion a pour mobile la destruction et l’anéantissement total du mal qui se trouve dans son orbite afin d’empêcher le mal de s’accroître et de se fortifier. En effet, le projet de Dieu pour l’homme est le Bonheur. Le mal n’est pas inscrit dans le plan Divin pour l’homme; mais l’homme choisit volontairement ou parfois par ignorance l’expérience rapide du mal et se rend compte, au bout, de l’évidence de son erreur car le mal se détruit de lui-même pour laisser place au triomphe du Bien. Or, la douleur est l’arme opératoire de la force de répulsion, alors le pardon à le pouvoir occulte d’éteindre cette douleur. La force de répulsion est une force purgative. C’est pourquoi le sage disait : « si quelqu’un voit s’abattent sur lui des malheurs, qu’il interroge sa propre conscience, qu’il revoit et réexamine ses actes et change de comportement » ! Que personne donc ne se plaigne de ses difficultés et des obstacles qu’elle rencontre sur le chemin de la vie ! Que personne ne recherche un bouc émissaire ! Nos problèmes sont le reflet de ce que nous sommes réellement. Les accepter et travailler pour nous améliorer sera le début de notre sagesse. (Confère notre ouvrage: Les Béatitudes, Véritables Clés du Bonheur pages 143-144).
• Pour un Bénin prospère, Boni YAYI et Patrice TALON doivent se remettre mutuellement la dette de 5 F puisse que Dieu leur a remis celle de 300 000 milliards !
De ce qui vient d’être décrit plus haut, il est clair que les situations qui nous tenaillent à l’extérieur, ont leurs racines en nous. Que le mal ne peut donc nous corrompre si en nous-même n’existe aucun germe de corruption. Que l’inconscience de notre bas état de conscience dans le mal crée des circonstances difficiles à l’extérieur et des anecdotes pour nous faire prendre conscience à travers la souffrance et les difficultés. Ainsi, l’offenseur ou le bourreau devient le cliché de notre identité intérieure que nous devons visualiser. Le pardonner, c’est donc exercer la miséricorde vis-à-vis de soi-même et vis-à-vis des autres. « Heureux donc les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde »
La miséricorde est la compassion répétée à plusieurs reprises, quelles que soient les fautes commises par l’offenseur. C’est une vertu paternelle puisque le père est l’unique capable de pardonner maintes fois son fils. La miséricorde tire donc son fondement dans le pardon.
• Le pardon
Le pardon est un acte de l’être crée à l’image de Dieu et non de l’être déchu à l’image du monde de sa propre déchéance. L’exercice du pardon passe par une volonté, une décision et une capacité à exercer la bonté envers nous-mêmes et envers les autres comme le fait Dieu notre Père. La plus parfaite image du pardon est celle du Père Eternel de l’Univers comparé au soleil. Le Soleil en principe, envoie sa miséricorde, sa lumière aussi bien sur les bons et que sur les méchants sans rien attendre en retour et sans que sa clarté en souffle. C’est ainsi qu’agit Dieu vis-à-vis de chacun de nous, et nous devons agir de la sorte envers nous-mêmes et envers les autres pour être heureux.
Dans ses paraboles, Jésus-Christ a maintes fois insisté sur le pardon et la miséricorde. La parabole de l’enfant prodigue est une illustration de la miséricorde de Dieu envers les hommes, ses fils ; celle du serviteur impitoyable demeure un sévère avertissement pour toute personne qui refuse de pardonner.
• La Parabole du serviteur impitoyable
« Un certain roi découvrit qu’un de ses serviteurs lui devait 10 000 talents ».
Voici une somme énorme et illimitée que ce débiteur toute sa vie ne pourra payer. Cette somme pourrait s’évaluer à 300 000 milliards de nos francs actuels dans un pays en développement. « Le serviteur n’avait bien évidemment pas de quoi payer, et il fut destiné à la vente, lui, sa femme, ses enfants et tout ce qu’il possédait ». Alors il se prosterna devant le roi et dit « Seigneur aie patience envers moi, je te paierai tout ». Emu de compassion, le maître le laissa aller et lui remit sa dette. En sortant, ce serviteur rencontre un de ses compagnons qui lui devait cent deniers, somme infiniment, insignifiante et négligeable, environ 5 de nos francs actuels. Il le saisit et l’étrangla en disant : « Paie ce que tu me dois ». Son compagnon le supplia : « Aie patience envers moi et je te paierai ». Mais le premier ne voulut rien savoir et il alla le jeter en prison jusqu’à ce qu’il eût payé ce qu’il lui devait. Nul ne doute de la réplique austère du maître à l’égard du serviteur impitoyable. « Je t’avais remis en entier ta dette parce que tu m’en avais supplié, ne devrais tu pas aussi avoir pitié de ton compagnon, comme j’ai eu pitié de toi ? Et son maître irrité, le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût payé tout ce qu’il devait. C’est ainsi que mon Père céleste vous traitera si chacun de vous ne pardonne à son frère de tout son cœur. (Matthieu 18 : 23-35).
• Le pardon est une nécessité vitale pour la prospérité et la paix au Bénin
Nous serons entièrement métamorphosés dans notre attitude devant Dieu et les hommes si nous appréhendons la portée de ces deux dettes. Quel que soit le mal qu’on vous a fait : que l’on ait pris votre femme, tué votre enfant, que l’on ait cherché à vous assassiner ou empoisonner, que l’on vous ait trahi ou abusé de vous, que l’on ait cherché à vous emprisonner ou usurper vos biens et vos entreprises, que l’on vous ait condamné à l’exil ou humilié, que l’on vous ait encellulé et privé de liberté, que l’on vous ait licencié malhonnêtement, pris vos biens : cette dette ne s’élève qu’à 5 f aux yeux de Dieu. Elle est donc infiniment petite par rapport à celle infiniment grande que vous devez à Dieu par vos pensées négatives et viles à tordre le cou aux principes et aux lois de la République et dans les affaires, par vos sentiments ignobles et infâmes à jouir sans efforts des fruits de la honte et par vos actes éhontés et abjects à conquérir le monde pour satisfaire votre ego, et à abuser de votre pouvoir pour brimer les autres. Et surtout par la nécessité de la loi de cause à effets générés par votre comportement et vos actes antérieurs qui exigent purification ! Après avoir pris conscience de tout ceci que nous venons de dire et expérimenté un si grand pardon de la part de Dieu, comment pouvez-vous ne pas pardonner le peu de mal que les autres vous ont fait. Ce mal est si petit qu’il n’y a aucune excuse valable pour ne pas pardonner. Vous pouvez remettre une dette de 5 f puisque Dieu vous a remis un si grand, celle de 300 000 milliards ! Malheureusement, nous avons tendance à inverser les dettes de cette parabole, c’est pourquoi nous ne voulons pas pardonner. Nous considérons notre dette à l’égard de Dieu comme une dette de 5 f et celle de nos offenseurs s’élevant à 300 000 milliards. Il est normal qu’un tel raisonnement nous rende intraitable et exigeant à l’égard des hommes, et nous nous voyons propres et justes à l’égard de Dieu envers qui nous pensons devoir une dette négligeable ou rien du tout. Or, si nous étions intelligents et normaux, c’est avec beaucoup de joie que nous pardonnerons à nos offenseurs, car les défauts que nous percevons chez eux, ne sont en réalité que nos propres défauts vus de travers. Il nous suffirait premièrement d’ôter la poutre de notre œil pour voir disparaître la paille qui, dans l’œil de notre offenseur, nous dérange.
• Notre pardon déclare indemne et non coupable l’offenseur !
Notre pardon délie notre offenseur qui n’est plus lié d’aucun lien ni sur terre ni au ciel. Lorsque nous nous sentons offensés par une personne, nous devons chercher d’abord à comprendre la leçon que cache cette offense et non d’accuser l’offenseur qui nous offre l’occasion d’ascension. Le mal que nous répugnons à l’extérieur est en nous et nous demande de le vider du dedans de nous, afin que nous retrouvions notre vraie image. Ce n’est pas le personnage qui accepte nous libérer en jouant le rôle du bourreau qui sera notre mise en cause ou l’ennemi. La vraie mise en cause est la racine du mal qui gît en nous et qui a besoin d’être déracinée. Le sorcier satanique qui nous rend la vie austère, nous demande de vider la haine de notre âme et de remplir notre cœur d’amour, car emplie d’amour, notre âme ne pourra jamais être atteinte par la sorcellerie qui se nourrit de la haine qui ne sera plus dans notre âme.
La loi d’attraction l’empêcherait de trouver place en nous, parce qu’aucun élément de sa nature ne réside en nous. Le traître qui nous trahit nous révèle la trahison qui est tapis dans notre âme et nous invite à la fidélité avec nous-même et avec les autres. Le vol et les usurpations dont nous sommes souvent victimes met à nu notre égoïsme et nous rappelle le partage qui devait nous porter vers les autres. Le voleur ou l’usurpateur est donc la personne qui est dans la même condition psychique que nous, et qui, accepte jouer ce rôle afin de nous indiquer le danger que court notre âme à travers notre humanité individualiste et aveugle. Chercher à lui rendre la pareille par la vengeance, témoigne de notre aveuglement à ne pas tirer profit des circonstances providentielles pour la libération de notre âme et pour notre propre épanouissement. Déclarer indemne et libre l’offenseur et renoncer à toute vengeance est la preuve de notre clairvoyance, de notre maturité spirituelle.
Car l’offenseur n’apparaît dans notre vie que lorsque nous avions rendue possible son invitation à travers nos pensées, nos émotions et nos actes contraires aux lois divines. Le pardonner est la preuve de notre grandeur d’âme, la preuve que nous avons compris l’important rôle que joue l’offenseur dans notre vie ! Confère notre ouvrage : « Chaque peuple mérite sa nation et ses dirigeants, chaque enfant mérite sa famille et ses parents » pages 139
Ce geste de miséricorde envers notre prochain nous évite l’éternel recommencement des mêmes expériences mal assimilées et accélère notre évolution, car nous avions enlevé notre poutre pour mieux voir et apprécier les qualités de nos offenseurs. Nous avons reconnu que le mal n’est pas sa vraie nature et il ne fléchit que par faiblesse. Nous serons heureux de l’aider à se relever plus tôt que de devenir un maillon de la chaine de sa faiblesse.
Car l’ennemi en réalité n’existe pas, il apparait et nous le rencontrons sur notre chemin, que lorsque nous avons rendue possible son apparition par diverses énergies négatives qui sont en nous ! Que le mari corrige en lui-même les défauts qu’il découvre en sa femme et la pardonne et ceux-ci disparaitront d’elle. Que la femme excuse son mari et le pardonne en examinant en elle-même les germes d’infidélité qu’elle reproche à son mari. Que la victime pardonne son assassin en examinant en lui-même le nombre de ses propres assassinats manqués ou réussis ! Car ce que nous reprochons aux autres est en nous et la clairvoyance et le pardon nous libèrent de ces maux.
• Notre pardon nous libère de la loi de cause à effet et accélère notre évolution !
Tout acte que nous posons, est un lien que nous créons qui lie l’auteur de l’acte à la victime ou au destinataire. Cet acte est la cause qui engendrera l’effet qui nous permettra de prendre conscience de notre pouvoir de création. C’est la loi de cause à effet ! Le destinataire de notre acte ou la victime de notre action peut refuser de se faire lier à nous par cette action en choisissant de nous pardonner. Nous devons donc pardonner à tous, même si nous sommes offensés. Si nous ne pardonnons pas, nous rentrons dans le cercle infernal du mal et tisserons les ficelles de la haine contre l’offenseur ; lien qui nous obligerait à nous venger de lui, à lui rendre la pareille maintenant ou dans l’avenir. Nous devons donc être miséricordieux en vers l’offenseur pour nous soutirer du cercle infernal du mal.
Etre miséricordieux, c’est croire que cet homme qui s’est traîné dans la boue, qui a été réfractaire à la Lumière, entendra un jour la voix de la divinité qui dort en lui et modifiera son comportement. Nous devons comprendre que le pécheur pèche parce qu’il est dans son mauvais jour, et que s’il était dans ses beaux jours, il agirait dans la Lumière et délaisserait les ténèbres. L’offenseur est donc un malade que doit guérir l’offensé par la tisane du pardon.
• Notre plaidoirie pour l’institution d’un « Ministère de la de la Justice et de la Grâce »
Si nous sommes riches en Grâce, nous pardonnerons, en tout premier lieu, nos propres fautes et nous serons, ainsi, capables de pardonner les fautes des autres. Mon intime souhait est que l’Etat Béninois arrive à instituer un « Ministère de la Justice et de la Grâce » même si aujourd’hui, le niveau de notre conscience ne mérite que le « Ministère de la Justice » que nous avons actuellement, étant donné que la vie sociale est le reflet de notre vie intérieure. Nous sommes porteurs de beaucoup de Grâces même si nous n’en sommes pas encore conscients. C’est pourquoi nous devons féliciter et encourager le Président de la République sortant, « la prétendue victime », le Docteur Thomas Boni YAYI qui, quel que soit le motif et ou les raisons, avait donné le signal fort et un signe du pardon et de la Grâce d’en Haut à travers son pardon à l’un de nos compatriotes, le richissime homme d’affaires Patrice TALON, nouveau Président démocratiquement élu au Bénin, « prétendu assassin » et à ses présumés acolytes en voie de condamnation. Sur le plan spirituel, ce qui est délié en Bas est automatiquement délié en Haut et ce qui est délié en Haut est également délié en Bas pour la réalisation de l’œuvre Divine, la Paix dans notre pays ! C’est vrai que l’homme ordinaire ne peut percevoir toutes les conséquences de cet acte de portée spirituelle aujourd’hui, à cause de sa conscience pour l’instant limitée. Mais, il se rend à l’évidence que n’eut été ce pardon, notre compatriote, le Richissime Patrice TALON serait condamné à l’exil et sa candidature pour les élections de 2016 ne serait que vilain cauchemar. Et notre Pays serait privé d’un de ses chers et valeureux fils pour son développement aujourd’hui. Le jour de son retour de l’exil au Bénin aurait été une opportunité pour les deux Hommes de s’embrasser comme l’enfant prodigue et son Père, mais les deux Grands Hommes n’ont pas cessé de contempler les cicatrices de leurs blessures respectives et ont laissé les Béninois sur leur faim en refusant de rentrer dans l’histoire des grandes âmes. Ils ont oublié que la valeur du pardon réside aussi dans la gravité de la faute pardonnée. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire ! Je voudrais très respectueusement, inviter ces deux Grands Hommes le 06 avril 2016, jour de l’investiture du nouveau Président, le richissime homme d’affaire, Guillaume Athanase Patrice TALON et le Président sortant, Docteur Thomas Boni YAYI à ce rituel fort simple, mais symbolique et riche de portée spirituelle, afin qu’ils se libèrent définitivement de leur prison par des accolades et étreintes de poitrine devant les sages de la Cour Constitutionnelle avant et après la prestation des Serments. C’est l’âme réconciliée du Bénin qui sortira grandie aussi bien sur le plan spirituel que matériel pour le nouveau départ du Peuple béninois.
Par ailleurs, les prisonniers de nos prisions méritent également le pardon et la grâce après un temps de pénitence suite au développement que nous venons de faire au sujet du Pardon. Il y a un système de réduction de peines pour une bonne conduite ou pour le travail (la grâce présidentielle), ainsi qu'un système de permissions méritées, mais il n'y a pas de Grâce sans ces avantages, car gracier, c'est favoriser l'autre, quoi qu'il fasse, sans conditions. Une méditation sur ces questions, fera dire à l'homme commun : C’est beau ce discours spirituel que nous menons ! Libérer les condamnés même s'ils ne montrent pas de la repentance de ce qu'ils ont fait ! C'est sûr, dans ces conditions, qu'ils récidiveront. Mais tous ceux qui font l'étude de la dynamique de la vie comme nous l’avions martelé à plusieurs reprises dans notre réflexion ici, savent que dans un conflit en réalité, il n’y a jamais de victime ni d’offenseur, parce que tout conflit est une opportunité de libération ou d’emprisonnement des protagonistes. Car, une personne ne peut pas commettre un délit, si une autre personne, la victime, ne lui attribue pas ce rôle de délinquant ; car le rôle du délinquant est inscrit dans les besoins internes de la victime. Parce qu’ en réalité, il n’y a pas de victime sur le plan spirituel, il n’y a que l’homme inconscient et ignorant qui refuse de comprendre que nous sommes dans un monde d’harmonie et tout déséquilibre de cette harmonie sera ressenti tôt ou tard par son auteur ! C’est pourquoi, à la lumière de notre connaissance, le pardon s’impose à l’homme comme une nécessité vitale. Merci partager et vulgariser cette réflexion autour de vous si vous êtes d’avis pour la paix dans notre pays et soyez heureux, vous artisans de paix !
Cotonou, le 29/03/2016
Georges Cocou Aristide AZANDE
Président de l’Ecole Universelle de la Spiritualité Appliquée
Contact : Tel 95 96 60 49, institutbeithsalelgd@yahoo.fr