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Pour assassinat et complicité d’assassinat : La réclusion criminelle à perpétuité pour 4 accusés

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Justice

La réclusion criminelle à perpétuité. C’est la peine infligée aux quatre accusés Orou Bata Orou Sira, Soukourou Idrissou, Yacoubou Séïdou et Guida Noël poursuivis pour le chef d’assassinat et de complicité d’assassinat par la cour présidée par Edouard Ignace Gangny, après avoir été déclaré coupables des faits. Faits prévus et punis par les dispositions des articles 59, 60, 295 à 298 et 302 du Code Pénal.

Résumé des faits

Dans la soirée du vendredi 8 avril 2011 aux environs de dix-neuf heures, le sieur Issifou Sabi Gbirifa était couché devant la boutique du sieur TchanyenouTchéba dans le village Ounet commune de Banikoara. Quelques instants après, il a été rejoint par Orou Bata Orou Sira et Bio Gogué qui ne sont pas connus du propriétaire des lieux. A trois, ils ont bu ensemble et ont quitté les lieux avec une autre bouteille contenant un liquide. Le lendemain le corps sans vie de Issifou Sabi Gbirifa a été retrouvé avec amputation de sa bosse sur la route de Banikoara. Dans la journée du samedi 9 avril  2011, Soukourou Idrissou et d’autres personnes ont quitté Gogounou et se sont rendus à Ounet au domicile de Orou Bata OrouSira. Celui-ci leur aurait remis un sac contenant une bosse humaine. Yacoubou Idrissou et Ayouba avaient pour mission de trouver un acquéreur. De retour à Gogounou, Yacoubou Séïdou est allé voir Guida Noël dans son service pour lui remettre ladite bosse. Orou Bata Orou Sira sera appréhendé. Par la suite Soukourou Idrissou, Yacoubou Séïdou et Guida Noël ont été interpellés.   

Les débats

Déposant à la barre  pour  donner  leurs  versions  des  faits, Orou  Bata  Orou Sira, Soukourou Idrissou, Yacoubou Séïdou et Guida Noël alias Jean Boudé sont tous revenus sur  leurs  déclarations faites  à l’enquête préliminaire et devant le magistrat instructeur.   Mais  cette  ligne  de  défense n’a  pas  prospéré et n’a eu aucun  effet  sur  la  conviction  de ministère  public. C’est pourquoi, prenant  ses réquisitions,l’avocat  général, Alexis A. Métahou qui a évoqué l’article  365 pour asseoir  son  accusation pour chacun des accusés. S’agissant de Orou  Bata  Orou Sira,  l’accusé principal, poursuivi  pour assassinat, il estime qu’il ya suffisamment d’éléments  qui  l’accablent.  Il  est  également  démontré que c’est chez lui que la délégation de Gogonou est allée  chercher  la  bosse. L’addition d’alcool à la victime est l’une des  preuves  que  l’assassin a bien  prémédité  son  acte.  

Pour  les  cas de Souroukou Idrissou  et  Yacoubou Séïdou,  se basant sur  les  éléments  au  dossier  et certaines  déclarations, l’avocat général  a  relevé  comment  ils  se  sont  rendus  coupables du  crime de complicité d’assassinat.  Il a évoqué  l’article  365 du Code Pénal, pour requérir  la  requalification  des faits  de non dénonciation de crime  mis  à  la  charge  du  quatrième  accusé,  Guida  Noël alias Jean  Boudé  en  complicité d’assassinat. Pour lui, les infractions d’assassinat et de complicité d’assassinat  sont  constituées  à  l’égard  des  accusés.  

C’est au regard de ces observations qu’il arequis que la cour retienneles accusés dans  les liens  de  l’accusation  et  de condamner  l’accusé  principal Orou Bata Orou Sira à la  réclusion  criminelle  à  perpétuité,  et  les trois coaccusés  à  20 ans  de  réclusion criminelle.  

Pour les conseils qui ont assuré la défense des accusés, il  n’y  a  pas  matière  à  aller  en  condamnation  dans  ce dossier.  Il est vrai  qu’il  a  mort d’homme, mais le problème est que l’accusation  n’a  pas pu démontrer  que  ce sont  les  accusés  qui  ont  vraiment  assassiné  la victime.  C’est pourquoi, ils ont tous plaidé l’acquittement pur et simple pour l’ensemble des accusés.

Pour  Me  DossouSakponou  Nadine, les faits de la cause ne permettent pas d’établir l’imputabilité  de  la responsabilité pénale des accusés. Elle relève qu’en droit pénal spécial, c’est l’application stricte des textes et non des suppositions et en l’espèce l’élément matériel manque, par conséquent l’infraction n’est pas constituée.  La seule constante du dossier est le déplacement de la bosse, or il se fait que les accusés ne sont pas poursuivis pour ce chef.

Me  Charles Badou  comme pour renforcer la plaidoirie de sa consoeur, a fait observer  qu’il  n’y a  pas  d’actes  positifs comme l’exige  la  loi  pour  la  constitution  du  crime  d’assassinat.  Personne n’a  vu  les accusés  porter  des  coups  à  la victime. Il ne suffit pas d’être  le  dernier  à  boire  avec  une  victime  la veille de son décès pour être l’auteur de son assassinat.

Pour  la  complicité,  Me Romain Dossou relevant le ministère public a  précisé  que la  complicité  doit être  antérieure  ou  concomitante  à  l’infraction,  ce  qui  n’est  pas  le cas  dans  l’espèce.  Comme  ces  collègues  qui  l’ont  précédé il  a  aussi  plaidé  l’acquittement  pur  et  simple de tous les accusés.

Albérique HOUNDJO (BrBorgou-Alibori)


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